Banjul, 19 juin 2023 : La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a exhorté le gouvernement du Burundi à poursuivre et à punir immédiatement les auteurs d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées et de torture qui ont eu lieu lors des manifestations de masse contre la tentative de l’ancien président de se présenter pour un troisième mandat en avril 2015.
Selon les faits, en avril 2015, de manifestations populaires ont eu lieu au Burundi suite à l’annonce de l’ancien président Pierre Nkurunziza de se présenter pour un troisième mandat. Ces manifestations ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre burundaises, entraînant la torture et la disparition forcée de nombreux civils, tandis que plusieurs autres ont pris le chemin de l’exil.
En août 2016, IHRDA et trois avocats burundais au nom de 8 victimes ont saisi la CADHP, alléguant plusieurs violations de droits protégés par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. La CADHP a communiqué sa décision aux Plaignants le 8 juin 2023.
Dans sa décision, la CADHP a déclaré que le Burundi avait manqué à plusieurs dispositions relatives aux droits de l’homme, notamment les droits à la vie, à la santé, à la dignité, à la sécurité de la personne, à la liberté de réunion et à la vie de famille. Elle a exhorté le gouvernement burundais à mener une enquête judiciaire indépendante et approfondie sur ces violations et à poursuivre leurs auteurs en justice. La CADHP a également exhorté le Burundi à fournir une réparation adéquate ainsi qu’un soutien médical et psychosocial aux victimes/survivants, à présenter des excuses publiques à tous les victimes/survivants, y compris à ceux qui ne sont pas parties à la plainte mais qui ont été directement touchés par les attaques, et à mettre en place plusieurs autres mesures visant à empêcher la récurrence de tels actes.
« La décision de la CADHP est une étape majeure vers la victoire pour les survivants qui ont longtemps attendu que justice soit rendue pour ce qu’ils ont subi. Le gouvernement du Burundi devrait rapidement exécuter cette décision, payer l’indemnisation et présenter des excuses aux victimes, comme recommandé par la CADHP », déclare le Chef par intérim d’IHRDA, Edmund Foley.