Banjul, 7 Septembre 2022 : IHRDA, au nom de N.J (mineure), le 5 Septembre 2022, a déposé une plainte contre le Burundi devant le Comité Africain d’Experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant (CAEDBE), alléguant l’échec du Burundi à protéger ses droits.
Selon les faits de l’affaire, lors de la séparation des parents de la plaignante, les tribunaux burundais ont attribué une propriété foncière à sa mère comme pension alimentaire pour leurs besoins, y compris l’éducation. Dans le but d’assurer la stabilité financière de sa famille, la mère de la Plaignante a construit des appartements qu’elle a mis en location. En 2015, profitant des tensions politiques au Burundi, le père de la plaignante les a intimidées, elles se sont exilées au Kenya, tandis qu’il a chassé les locataires et a vendu la propriété. De retour au Burundi en 2021, la plaignante et sa mère ont réussi à obtenir de la Cour suprême une ordre pour la restitution de leur propriété ; pourtant, le gouvernement ne s’est pas conformé, alors que la plaignante et sa mère vivent dans des conditions déplorables, entre intimidation et menaces de mort de la part de la famille paternelle de la plaignante.
La plainte allègue que suite à l’inexécution des jugements rendus par les tribunaux burundais, le Burundi n’a pas protégé l’intérêt supérieur de la plaignante, ainsi que son droit à l’éducation, à la survie et au développement. Ces droits et obligations sont reconnus par la Constitution du Burundi et inscrits dans la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant à laquelle le Burundi est partie.
La requérante demande au CAEDBE de tenir le Burundi responsable desdites violations, et d’ordonner le Burundi à l’aider à reprendre ses études. La requérante demande également au Burundi d’indemniser la plaignante pour les dommages subis, et de lui fournir un soutien psychosocial, entre autres mesures visant à assurer la jouissance des droits de l’enfant au Burundi.