Banjul, le 27 juin 2024 : IHRDA et la Commission nationale des droits de l’homme de Gambie ont achevé une table ronde avec des membres de l’Union de la presse de Gambie (GPU) sur les stratégies visant à renforcer le plaidoyer contre la décriminalisation des mutilations génitales féminines (MGF) en Gambie.
La table ronde comprenait des présentations sur le contexte social et culturel qui perpétue les MGF par un représentant de la Commission nationale des droits de l’homme. Une description médicale détaillée de la pratique des MGF en Gambie et des complications immédiates et à long terme, ainsi que des problèmes de santé qui en découlent pour les filles et les femmes qui subissent cette pratique, a été donnée par une infirmière sage-femme expérimentée. Le représentant d’IHRDA a également présenté sur le contexte juridique des MGF : les violations des droits de l’homme qu’elles entraînent et la violation des obligations internationales de la Gambie qui serait occasionnée par la décriminalisation.
Les trois présentations ont été suivies de nombreuses questions et d’une discussion animée. La difficulté d’organiser un débat public sur des sujets tabous comme les MGF a été soulignée. Les participants ont discuté de la manière de contrer les arguments en faveur des MGF et du rôle des médias dans la promotion de solutions pour éradiquer les MGF.
« « L’atelier a mis en évidence le peu d’informations disponibles sur les méfaits spécifiques de l’E/MGF, même parmi un public acquis à la cause et éduqué, ainsi que la difficulté d’atteindre la population qui parle les langues locales. Les forces sociales, culturelles et religieuses se complètent mutuellement pour créer une culture de respect inconditionnel des pratiques traditionnelles préjudiciables. Pour protéger les femmes et les filles contre les MGF, il est nécessaire d’engager un débat national honnête et fondé sur des faits. Nous espérons que cet atelier constituera la première étape qui permettra aux participants de jouer un rôle actif dans le lancement de ce débat », déclare Julia Harrington Reddy, directrice exécutive par intérim d’IHRDA.
L’atelier s’est tenu dans le contexte où le Parlement gambien s’apprête à voter sur un projet de loi visant à décriminaliser la pratique des mutilations génitales féminines dans le pays.