Banjul, le 23 juin 2021 : IHRDA organise du 23 au 24 juin 2021 un atelier de formation pour des avocats gambiens sur les stratégies de la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparation (TRRC), en vue d’assurer que les auteurs des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires en Gambie soient tenus responsables.
L’atelier aborde des questions telles que les cadres juridiques relatifs aux disparitions forcées et aux exécutions extrajudiciaires, et la possibilité d’établir la responsabilité de l’Etat concernant les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires en utilisant les mécanismes locaux, régionaux et internationaux des droits de l’homme et du droit pénal, ainsi que la compétence universelle. La formation prévoit également des séances sur le plaidoyer pour la domestication de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, ainsi que des exercices pratiques sur le contentieux en matière des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires.
Il convient de noter que, dans le cadre des processus de justice transitionnelle de la Gambie depuis le renversement de l’ancien président Yahya Jammeh en janvier 2017, le gouvernement a mis sur pied la TRRC qui en 2019 a commencé ses enquêtes sur les violations des droits humains et les atrocités commises sous le régime de Jammeh. La TRRC devrait soumettre son rapport final et ses recommandations dans les prochains mois, ce qui a un enjeu majeur sur les prochaines étapes dans le processus de justice transitionnelle en Gambie. Cela nécessite que les avocats soient outillés pour initier des actions et accompagner les victimes et les survivants de violations, dès que le rapport et les recommandations seront publiés.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre des efforts visant à garantir l’accès à la justice et aux recours pour des victimes des violations de droits humains commises notamment par des agents du régime de Yahya Jammeh au cours de ses 22 années de règne comme Président de la Gambie. L’atelier fait partie d’une série d’activités planifiées en Gambie dans le cadre d’un projet de deux ans financé par l’Union européenne et portant sur les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires, mis en œuvre conjointement en Gambie, au Mexique et au Népal par IHRDA, Trial International, Swisspeace, Human Rights and Justice Centre et Fundación para la Justicia y Estado Democratico de Derecho (FJEDD).