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Déclaration commune présentée par IHRDA et Equality Now à la 28e Session ordinaire du Comité africain d’Experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant

Portant sur la politique discriminatoire contre les filles enceintes en Sierra Leone

Banjul, le 24 octobre 2016

L’Institut des droits de l’homme et le développement en Afrique et Equality Now visent conjointement à attirer l’attention du Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant sur la politique du gouvernement de la Sierra-Leone qui empêche les filles enceintes de fréquenter les écoles classiques en Sierra Leone. La pratique consistant à exclure les filles enceintes des écoles et des examens en Sierra Leone, sporadique depuis longtemps, a été formalisée par l’administration actuelle en 2015.

L’interdiction n’a pas seulement affecté ces filles, elle aussi créé de nouveaux obstacles à la croissance et au développement des filles. Les filles ont perdu de nombreuses possibilités de poursuivre leurs études. Les filles visiblement enceintes ont été empêchées de faire leurs examens nationaux, l’examen national de l’école primaire et l’examen certifiant l’achèvement de l’enseignement de base, donc leur refusant la possibilité de poursuivre leur éducation.

Cette politique viole les droits des filles en vertu des articles 3, 4 et 11 de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Le gouvernement ne traite pas les causes sous-jacentes d’un grand nombre de ces grossesses comme l’exploitation sexuelle qui a augmenté au cours de la crise d’Ebola, période au cours de laquelle les filles sont devenues la cible de violence sexuelle.

Dans un pays où l’alphabétisation des femmes et des filles est assez faible, l’interdiction est préjudiciable non seulement à l’égard de ces filles, mais aussi à toute la nation. Les filles ont des aspirations et rêves qui ne peuvent être réalisés que si leur droit à l’éducation est protégé et promu. Le droit à l’éducation est un droit humain que le Gouvernement de la Sierra Leone s’est engagé à assurer à tous ses jeunes ; un tel engagement interdit le déni arbitraire de ce droit aux filles au seul qu’elles sont enceintes.

La justification très imparfaite de cette interdiction selon laquelle les filles enceintes vont influencer négativement les autres filles à l’école n’a pas seulement provoqué des dommages incalculables aux filles touchées en Sierra Leone, elle a également provoqué la stigmatisation générale et des préjugés contre les filles dans la société. L’interdiction est discriminatoire et constitue une violation continue des droits des filles.

Nous avons préparé cette déclaration en raison du fait que la Sierra Leone était censée présenter son rapport périodique au cours de la présente session. Même si l’examen de ce rapport a été reporté à la prochaine session, nous demandons respectueusement au Comité de soulever cette question avec le gouvernement de la Sierra-Leone et d’exhorter le gouvernement de la Sierra-Leone à supprimer cette politique et à permettre aux filles enceintes de poursuivre leur éducation d’une manière qui promeut leur intérêt supérieur. En outre, le Gouvernement de la Sierra Leone devrait prendre des mesures pour empêcher la prévalence de la grossesse chez les adolescentes et l’exploitation sexuelle en ligne conformément à ses obligations en vertu de l’article 27 de la Charte africaine sur les droits des enfants. Le Gouvernement de la Sierra Leone devrait être à l’avant-garde dans la protection des droits fondamentaux des filles, conformément à ses obligations internationales et devrait prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir le droit à l’éducation aux filles, qu’elles soient enceintes ou non.

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