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Déclaration conjointe de l’IHRDA et de l’ACIDH sur les viols massifs en République Démocratique du Congo

By avril 13, 2013avril 16th, 2013No Comments

100_0884L’Institute for Human Rights and Development in Africa (IHRDA) et l’Action Contre l’Impunité pour les Droits Humains (ACIDH) tiennent à exprimer leur vive préoccupation quant au climat d’impunité qui règne après le viol de 126 femmes survenu à Minova en République Démocratique du Congo (RDC).

Une enquête de la Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO), a révélé que 126 femmes ont été victimes de viols perpétrés par les soldats des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Ces viols ont été commis en novembre 2012 à Minova, alors que les FARDC quittaient la ville de Goma suite à l’invasion des rebelles du M23. L’enquête de l’ONU a également désigné deux bataillons des FARDC comme responsables des crimes commis à l’encontre des femmes. Jusqu’en mars 2013, deux soldats seulement selon l’ONU, ont été arrêtés pour ces multiples viols[1]. La MONUSCO, par voie d’ultimatum et autres moyens, est en train de mettre la pression sur l’Etat congolais afin qu’il punisse tous les responsables de ces graves crimes. Les  autorités congolaises ont promis que tous les militaires qui se sont rendus coupables de ces viols seront punis.

Au delà de ce cas d’espèce, plus de 200 000 personnes ont été victimes de viol en RDC depuis 1998[2] et le viol des femmes est utilisé comme une arme de guerre. Une telle situation est non seulement alarmante mais également intolérable d’autant plus que justice n’est pas proprement rendue.

L’IHRDA et l’ACIDH tiennent à rappeler que le contexte international est marqué par la nécessité de tout mettre en œuvre pour stopper les violences faites aux femmes comme en témoigne le thème retenu pour la journée internationale de la femme le 08 mars 2013 : «Une promesse est une promesse : il est temps d’agir pour mettre fin à la violence contre les femmes ».

Rappelant également le fait que la RDC a ratifié le 09/06/2008,  le protocole à la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des femmes, l’IHRDA et l’ACIDH prient la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (la Commission) de :

–      Faire une déclaration urgente à travers la Rapporteure Spéciale sur les droits des femmes afin d’encourager et exhorter l’Etat congolais à poursuivre sans tarder tous les responsables des viols ;

–      Exhorter l’Etat Congolais à entreprendre toute enquête nécessaire et à créer un climat de confiance qui permettra à toutes les victimes cachées, de dénoncer et de rapporter les faits sans crainte.

–      Faire le suivi de la mise en œuvre des engagements de l’Etat congolais quant à la poursuite des responsables des 126 viols et s’assurer que les victimes obtiennent réparation;

–      Entreprendre conformément à l’article 45.1.c de la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, toute action conjointe avec la Représentante Spéciale de l’ONU chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit et toute autre entité appropriée pour faire cesser les viols et autres atteintes à l’intégrité de la femme en RDC.
L’IHRDA et l’ACIDH sont convaincus que l’Action de la Commission est capitale pour que la RDC cesse d’être considérée comme « capitale du viol » comme l’appellent certains.

 



[2]  Violences à l’égard des femmes dans l’Est de la République Démocratique du Congo : Quelles responsabilités, Quelles Complicité, disponible sur http://www.ituc-csi.org/IMG/pdf/ituc_violence_rdc_fr_lr.pdf

http://m.aljazeera.com/story/20133168949374179