L’Institute for Human Rights and Development in Africa (IHRDA) tient à remercier la Gambia Press Union pour l’organisation de ce colloque commémorant la Journée mondiale de la liberté de presse 2010 sous le thème « La liberté d’information, le droit de savoir».
Permettez-nous de citer deux textes fondamentaux à partir desquels nous tirons notre inspiration pour aujourd’hui. La Constitution gambienne de 1997 prévoit dans son chapitre sur les droits et libertés fondamentaux à l’article 25
«(1) Toute personne a le droit à:
(A) la liberté de parole et d’expression, qui comprend la liberté de la presse et d’autres médias;
(B) liberté de pensée, de conscience et de croyance, qui comprend la liberté académique. »
La Constitution gambienne est remarquable en ce qu’elle prévoit explicitement la liberté de pensée et l’objection de conscience.
A propos de la presse en particulier, à l’article 207, la Constitution dispose en outre:
« (1) La liberté et l’indépendance de la presse et d’autres médias d’information sont par la présente garanties. »
IHRDA félicite les médias en Gambie pour leurs efforts inlassables en matière de diffusion d’informations au public. Comme l’a dit la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova lors de la Journée mondiale de l’Liberté de la presse: «La liberté de l’information est le principe selon lequel les organisations et les gouvernements ont le devoir de partager ou de fournir un accès facile à l’information qu’ils détiennent, à qui le veut, basé sur le droit du public à être informé. »
La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples prévoit, en son article 9:
1. Toute personne a droit à l’information.
2. Toute personne a le droit d’exprimer et de diffuser ses opinions dans le cadre des lois et règlements.
La Charte africaine convient tout à fait à notre thème d’aujourd’hui, vu que ses dispositions mettent l’accent, tout comme notre thème d’aujourd’hui, sur l’information elle-même et le droit de la recevoir. Nos connaissances se construisent grâce à la réception d’informations et ces dernières nous permettent de vivre notre humanité et d’exercer nos droits et devoirs de manière plus efficace. La Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, a affirmé à maintes reprises que la possibilité de diffuser de l’information est essentielle pour que le public ou une personne puisse exercer son droit à recevoir l’information.
Dans son Message d’aujourd’hui, Mme Bokova a poursuivi en déclarant que «le droit de savoir est central pour faire respecter d’autres droits fondamentaux. » C’est précisément sur ce point que IHRDA tient à apporter sa contribution aujourd’hui.
L’accès à la justice constitue un droit fondamental dans lequel le travail d’IHRDA est particulièrement impliqué en Gambie. L’accès à la justice est incomplet sans l’égalité devant la loi.
Cela signifie que les personnes pauvres et vulnérables doivent avoir la même facilité d’accès aux recours judiciaires pour soulager ou résoudre tous les conflits qu’elles pourraient avoir. La Constitution gambienne considère que toutes les personnes sont égales devant la loi. Afin de s’assurer que cette égalité est préservée, la Constitution prévoit que l’Etat doit pourvoir de l’aide juridique aux personnes accusées d’infractions passibles de la peine de mort ou d’emprisonnement à vie. Cela a été élargi par la loi sur les enfants de 2005 pour inclure les enfants.
Depuis mai 2005, IHRDA a travaillé en collaboration avec la magistrature gambienne, le ministère de la Justice et l’Association du Barreau gambien pour améliorer l’accès à la justice en Gambie. Ensemble, nous avons organisé des ateliers en 2005, 2006 et 2007, et avons eu beaucoup de consultations entretemps. Enfin, en 2008, l’Assemblée nationale a adopté une loi nouvelle et progressiste appelée le Legal Aid Act 2008, qui établit un système d’aide juridique efficace en Gambie. Cette loi va ouvrir les portes de la justice à ceux qui autrement en auraient été exclus. Cela, on l’espère, aura un effet d’entraînement, donnant vie à la promesse des droits fondamentaux inclue dans la Constitution gambienne à ceux qui sont économiquement limités.
Ce sont là d’excellentes nouvelles pour le public en Gambie. Dans l’esprit du thème d’aujourd’hui, il est de notre « devoir de partager ou de fournir un accès à l’information, à qui le veut, en se basant sur le droit du public à être informé. »
IHRDA s’engage à travailler en partenariat avec la presse gambienne pour diffuser cette information vitale. Nous vous souhaitons à tous des débats fructueux et une Journée mondiale de la liberté de la presse inspirée.