Institute for Human Rights and Development in Africa
Declaration à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés
Samedi, 20 Juin 2009
L’Institute for Human Rights and Development in Africa (IHRDA) profite de la célébration de la Journée mondiale des réfugiés pour exprimer sa solidarité envers aux africains contraints d’abandonner leurs terres et leurs biens pour d’autres cieux peu cléments, pour cause de persécution dans leur propre pays. L’IHRDA salue par la même occasion les progrès réalisés en matière de solutions durables à la problématique des réfugiés en Afrique.
Ainsi l’IHRDA se réjouit de la poursuite du processus de rapatriement volontaire des réfugiés mauritaniens en conformité à la décision de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples de 2000. Ceux-ci avaient été forcés à l’exil au Sénégal et au Mali lors de déportations massives par les autorités mauritaniennes en 1989.
Depuis l’acheminement de la première de rapatriés en date du 29 janvier 2008, plus de 11.394 réfugiés mauritaniens ont été à ce jour rapatriés du Sénégal. Ces rapatriements se sont déroulés malgré la situation politique inquiétante ayant prévalu depuis le 6 août 2008 suite à un coup d’Etat. Sur le plan politique, ce coup d’Etat militaire, organisé par le General Abdel Aziz, a déposé le Président Sidi Ould Cheikh Abdellahi. Par conséquent, les effets économiques se sont fait sentir au niveau des programmes d’insertion des rapatriés.
Suite à plusieurs missions d’observation régulièrement menées par l’IHRDA et ses partenaires en Mauritanie, il demeure que beaucoup reste à faire pour que le retour volontaire des réfugiés mauritaniens, qui n’en est qu’à sa première phase, se fasse dans la dignité.
L’IHRDA déplore la lenteur inadmissible dans la restitution complète des documents de citoyenneté. En effet, juste une partie des ces documents a été restitué aux rapatriés et le gouvernement mauritanien tarde à restituer les terres confisquées lors de la déportation. Il en est de même des fonctionnaires radiés au moment de la déportation qui attendent toujours une hypothétique réintégration, ainsi que les réparations aux veuves et ayants droits de ceux qui ont été torturés et exécutés sommairement, de 1989 à 1991.
L’IHRDA rappelle que la restitution des documents nationaux, des biens spoliés et la réintégration des fonctionnaires sont indispensables pour la dignité de citoyen des rapatriés mauritaniens.
Ainsi, IHRDA invite le gouvernement mauritanien à redoubler d’efforts afin de se conformer aux recommandations de la Commission africaine dans sa décision relative aux cas contre la Mauritanie et à l’Accord Tripartite signé par le Mauritanie, le Sénégal et le Haut commissariat de Nations unies pour les réfugiés (HCR) le 12 novembre 2007.
L’IHRDA renouvelle son engagement auprès des réfugiés et des rapatriés mauritaniens qui ont été patients malgré les conditions vie difficiles qu’ils mènent dans les sites de rapatriement.
Enfin L’IHRDA est déterminé à oeuvrer pour l’avènement d’une société mauritanienne égalitaire, inclusive et progressiste. Cela passe nécessaire par un traitement profond et sincère des blessures du passé.